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La découverte du site, qui allait devenir Lérab Ling

Sangha Blog

La découverte du site, qui allait devenir Lérab Ling

Odile and Maxime De Simone

 

Deux membres du Sangha français, Maxime et Odile, découvrirent le site qui allait devenir Lérab Ling. Ils nous racontent ici les circonstances qui ont amené Rigpa à acquérir ce vieux domaine agricole avant qu'il ne se transforme en ce merveilleux centre de retraite qui est le nôtre, grâce à la vision de Rinpoché.

1ère partie

Un trésor vivant

par Odile de Simone

« Nous devrions créer un centre de retraite, pour pratiquer toujours au même endroit ». Sogyal Rinpoché répétait cela depuis 1985, durant les retraites. Cela nous semblait irréaliste, avec si peu d’étudiants, sans moyens financiers. Le simple fait d’acquérir un lieu et de l’entretenir, en comparaison avec la location temporaire d’un site pour faire une retraite de deux semaines, semblait bien difficile à atteindre.

Pourtant, Sogyal Rinpoché répétait encore : « Nous devrions créer un centre de retraite, pour pratiquer toujours au même endroit ».

Voilà, c’était dit.


En 1986, lors de la visite de Sa Sainteté le Dalaï Lama venu à Dignes, en hommage à Alexandra David Neel, Maxime et moi lui avons donc présenté un lieu en vente, sur le plateau du Larzac, mais le moment n’était pas encore venu.

Et puis, en 1990, la retraite de Pâques eût lieu en France, à Maubuisson, au bord de l’Atlantique. Et là, il appela des étudiants à venir le voir, dont nous deux, parce que nous l’avions invité à venir enseigner à Montpellier pour la première fois à l’automne ; la ville, la région, lui avaient beaucoup plu.

Il nous demanda de chercher un lieu pour la future retraite d’été durant laquelle Dilgo Khyentsé Rinpoché devait venir enseigner. Et réitéra son idée de centre de retraite mais là, il ajouta pour la première fois sept instructions : « A la montagne, une très belle vue, pas loin de la mer, 140 hectares, pas trop de bâtiments sur le terrain, beaucoup d’eau, une cascade ».

Voilà, c’était dit.


Un mois plus tard, j’ouvrais les volets de la mairie où je travaillais depuis des années, dans un petit village près de Lodève, et la première personne qui entra quelques minutes plus tard fût un ami qui était alors agent immobilier. Je lui posais donc la question : « Dis, tu n’aurais pas quelque chose à vendre à la montagne, avec une très belle vue, pas loin de la mer, 140 hectares, pas trop de bâtiments sur le terrain, beaucoup d’eau, une cascade ?

Et à ma grande surprise, il me répondit que oui, qu’il avait un bien à la vente depuis une semaine qui était un peu comme ça. J’appelais Maxime et lui proposait d’aller visiter le domaine avec lui.

Et nous y retournâmes tous les deux, faisant à pied le tour du domaine de l’Engayresque, avec M. Tsakonas, le propriétaire. Un corps de ferme, un élevage de vaches, des poules, des oies, des canards, une laiterie, une culture de champignons dans la cave, des tracteurs et des épaves.... Il vendait du lait cru et des yaourts, des pains de glace pour les campings. 140 hectares, peu de bâtiments, beaucoup d’eau, une cascade, et la vue…..

La première chose à faire, pour moi qui travaillais avec les maires de la région, était de rencontrer celui de cette petite commune rurale et de voir sa réaction à l’idée qu’un centre de méditation puisse y voir le jour. Rien ne pouvait se faire sans lui.

Nous rencontrâmes ainsi Yves Fabreguettes, Maire de Roqueredonde, un matin de printemps. Nous lui avons expliqué ce que nous faisions dans la vie, et que nous suivions les enseignements d’un lama tibétain depuis des années, que celui-ci voulait créer un centre de retraite. Que pensait-il de l’idée que cela puisse se faire dans la ferme de l’Engayresque, sur sa commune ?

M. Fabreguettes, un homme de bientôt quatre vingts ans, eut alors ces mots qui résonnent encore dans mon cœur, après toutes ces années :

« Je suis Chrétien, et en 1960, j’ai accueilli Lanza del Vasto, et sa Communauté non-violente de l’Arche, contre l’avis de tout mon Conseil Municipal. Je ne l’ai jamais regretté. Et si aujourd’hui ma commune devenait la plus spirituelle du Département, j’en serais fier ! ».

Voilà, c’était dit.

C’était surréaliste d’entendre un maire parler ainsi. Moi qui côtoyait 23 maires régulièrement dans mon métier, c’était aux antipodes de ce à quoi nous pouvions nous attendre !

Il ajouta, avec un brin d’humour dans la voix : « Vous savez le temps qu’il fait là haut ? », ça aussi, c’était dit !

C’est ainsi que la ferme de l’Engayresque se manifesta en un document envoyé à Sogyal Rinpoché, puis transmis et présenté à plusieurs maîtres, Dilgo Khyentsé Rinpoché, Dodrupchen Rinpoché et d’autres encore, pour des divinations.

Et c’est ainsi que la ferme de l’Engayresque fût achetée par Rigpa le 31 juillet 1991.

Mais l’histoire d’Yves Fabreguettes avec l’Engayresque ne s’arrête pas là…..

En 2006, afin de bénir le temple nouvellement construit et surtout le début de la retraite de Trois Ans, Sogyal Rinpoché avait invité Sa Sainteté le Dalaï Lama à ce qui était devenu « Lérab Ling, le lieu de l’activité éveillée », « Sangdok Palri, le Royaume de Gourou Rinpoché ».

Le Dalaï Lama, souffrant, avait envoyé pour le remplacer Samdong Rinpoché, le Premier Ministre du gouvernement du Tibet en exil. Et lorsque celui-ci décida, durant son séjour, que le moment d’inaugurer le temple était arrivé, il demanda à tous les étudiants de faire une circumambulation autour du temple, en jetant des graines de maïs, de blé, des pétales de fleurs….

M. Fabreguettes était décédé, trois jours plus tôt. Son enterrement eût lieu au moment précis de la bénédiction du temple.

Tandis que tous les étudiants circumambulaient autour du temple en une procession bénie et émouvante de liesse, nous suivions la charrette tirée par un cheval où reposait son cercueil, traversant émus, la campagne paisible et généreuse, pour l’amener dans sa dernière demeure, au cimetière, situé dans la vallée, au beau milieu de la nature.

Voilà le premier Bodhisattva qui s’est manifesté en ces lieux, très discrètement, humblement, mais bien concrètement, permettant à Lérab Ling d’émerger. Et il partait, très discrètement, humblement, ce joyau caché, ce trésor vivant qu’il était.

Voilà, c’est dit.

Images : Le site de Lérab Ling - avant et après les premières rénovations en 1991

Partie 2

Première visite à la ferme de l’Engayresque

par Maxime de Simone

Juillet 1990

L’agent immobilier qui nous a proposé de visiter la propriété me précède sur la petite route qui conduit à la ferme. Nous rencontrons M. et Mme Tsakonas, les propriétaires qui ont été contraints, bien à contre cœur, à abandonner l’exploitation sur laquelle ils peinaient depuis des années. La vente sur les marchés de leur production de lait frais, de fromages de vache et de glace à rafraîchir ne leur permettait plus d’en vivre.

La visite des bâtiments commence par l’étable (actuelle salle à manger) où les vaches attachées à leurs râteliers mangent leur ration de fourrage en attendant la traite. Le foin est stocké au dessus (actuel temple des protecteurs), directement accessible à décharger de la remorque. La laiterie, aménagée assez sommairement et probablement pas aux normes, abrite une chambre froide aux dimensions impressionnantes, c’est l’endroit de production de la glace et de stockage des fromages (cuisine actuelle).

Nous contournons les bâtiments avec un coup d’œil sur la décharge de matériel agricole hors d’usage qui comble peu à peu la descente vers le bois. La cour clôturée enferme une grande quantité de volailles pataugeant dans la boue. Le propriétaire est tout heureux de nous montrer sa culture de pleurotes. Ce sont des champignons qui poussent sur des bottes de paille dans ce qui est actuellement l’atelier. Les bâtiments disposent de deux chaudières, l’une au fioul, l’autre à bois qui nécessite un travail de bûcheron épuisant tous les hivers.

Les parties habitées (logements de Mayumla et temple de Rinpoché) ont vraiment besoin d’être rénovées, à part les fenêtres à double vitrage qui sont neuves. Une cheminée imposante occupe une grande partie du mur à l’ouest.

La visite continue jusqu’à une source d’eau très pure, située en contre-bas, alimentant la maison. Le trop-plein de la source permet d’arroser les jardins potagers dans le creux de la vallée.

Une autre visite nous permet de faire le tour du propriétaire, en 4x4 en passant par Romiguières et Autignaguet, après avoir longuement étudié les cartes du cadastre pour repérer les limites du domaine.

Rinpoché visite le site sur sa route vers Prapoutel, dans les Alpes, où doit y avoir lieu une grande retraite avec de nombreux maîtres, présidée par Dilgo Khyentsé Rinpoché. Le site se présente sous son meilleur jour, c’est un matin doux, ciel bleu, pas de vent, des fleurs dans les champs…

- « Vous savez Rinpoché, ce n’est pas toujours comme ça. C’est l’un des endroits les plus froids de la région, là où le brouillard et la neige restent le plus volontiers, au dire des chasseurs qui s’y sont gelés pendant des heures. C’est à cause de l’orientation vers le nord, d’où souffle le vent en hiver. »

- « C’est très bien, comme ça les étudiants ne s’endormiront pas ! ».

Un autre site est proposé pour accueillir le centre de retraites de Rigpa dans les Alpes du Sud. Plusieurs divinations seront faites, dont deux par Dilgo Khyentsé Rinpoché, elles seront toutes favorables au site de l’Engayresque qui deviendra Lérab Ling.

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